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Burkina Faso

Premier pèlerinage des couples islamo-chrétiens à Yagma

Baobab N° 32 - avril 2019
mardi 23 avril 2019 par Webmaster

[marron]Sous l’égide du Cardinal Philippe Ouédraogo, Yagma [1] a accueilli le 31 mars 2019, le premier pèlerinage des couples islamo-chrétiens et inter-ethniques. Le thème retenu était le suivant : Problématique des couples inter-ethniques et islamo-chrétiens : défis et enjeux pour un meilleur vivre ensemble ».
En marge de ce pèlerinage, le père Joseph Clochard, s’est confié au journal Lefaso.net… [/marron]

N° 32 - avril 2019

Lefaso.net : Comment comprenez-vous la rencontre des couples inter-ethniques et islamo-chrétiens ?
Naturellement, au Burkina Faso, des couples islamo-chrétiens et interethniques, on en trouve depuis toujours. Ce qui a été toujours des rencontres d’amour et de paix. Mais aussi, dans l’Église, le 27 octobre 1986, Jean-Paul II recevait, à Assise, en Italie, la première rencontre interreligieuse pour la paix. C’est ainsi que le cardinal Philippe Ouédraogo a voulu donner l’occasion aux gens qui vivent dans la différence, de pouvoir exprimer qu’il est possible de vivre en harmonie, malgré tout.

À quand remonte l’idée d’une telle initiative ?
L’amour se fiche de la religion et de l’ethnie. La réalité est là, dans nos quotidiens et dans nos paroisses. Quand j’étais curé sur la paroisse Saint-Jean XXIII, nous avons initié une rencontre avec ces couples, pour comprendre leurs quotidiens, préparer leurs mariages et renforcer leur harmonie dans leurs différences religieuses et culturelles. Nous avons créé une association avec les autres leaders religieux pour accompagner ces couples dans leur choix.

Quelles sont les thématiques abordées ?
Nous développons la problématique de l’interculturalité, avec l’assistance de psychologues, afin de permettre à ces couples de vivre leurs différences dans l’harmonie. Une occasion rare pour ces couples de donner leurs témoignages, d’échanger leurs expériences, de se connaître et de savoir qu’il est possible, malgré les différences culturelles ou religieuses, de vivre harmonieusement.

Quels sont les défis à relever ?
Il faut noter que les mariages inter-ethniques et islamo-chrétiens augmentent, malgré ce qu’on croit. C’est un défi pour l’Église et les chrétiens de prendre en considération ce phénomène. Il faut les aider et les soutenir. C’est une chance pour l’Église, mais aussi pour le pays. C’est toujours montrer que l’amour est possible, malgré nos différences. C’est un défi et voilà ce qui justifie notre présence ici. Nous voulons relever ce défi.

Que répondez-vous à ceux qui s’opposent à ces unions ?
Dans l’Église catholique, c’est possible. C’est la miséricorde. Qui sommes-nous pour nous opposer à l’amour ? Il faut toujours faire confiance à l’homme en amour, et respecter sa liberté de religion. Il faut juste préparer les gens. Seule la préparation permet à l’amour de tenir ferme. Même les couples de même religion rencontrent des difficultés. C’est possible de vivre et donner la vie, malgré notre différence.

Quelles en sont les conditions ?
Nous célébrons les unions avec les musulmans et les autres confessions religieuses. Bien sûr avec les conditions de l’indissolubilité du mariage, le principe monogamique, l’engendrement, l’engagement dans un respect de protocole de vivre librement sa religion. Naturellement, nous faisons face à un certain nombre de défis culturels. Par exemple, la femme doit suivre son mari dans le mariage. Ce qui est important pour les femmes, c’est l’autonomie financière pour éviter de glisser vers la religion de son mari, à cause de la pression économique. C’est ce qui justifie souvent des formations et des préparations avec les autres leaders religieux, afin que les futurs époux comprennent à quoi ils s’engagent. Ces formations se font avant, pendant et après le mariage, pour aider les époux à s’aimer dans leurs différences et d’éduquer leurs enfants. Nous insistons sur la connaissance de la religion des uns et des autres.

Quel est l’impact de ces unions sur le vivre-ensemble ?
Les différences enrichissent toujours. Ces unions sont une réponse pacifique aux violences interreligieuses. Nous voulons montrer à ceux qui ont fait ce choix que c’est possible de vivre en paix, en joie et en harmonie.

  Propos recueillis par Edouard K. Samboé
Lefaso.net

[1Banlieue de Ouagadougou


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