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L A V I G E R I E . be

Le Père Jacques De Ridder

lundi 17 octobre 2016 par J.V.
  Bruxelles, le 16-10-2016

Samedi matin, 15 octobre 2016, nous avons appris le décès de notre confrère
 
Jacques De Ridder


à l’hôpital Saint-Michel, où il avait été hospitalisé la veille.

Jacques est né le 25 janvier 1923 à Saint-Josse (Bruxelles), dans une famille chrétienne et nombreuse. Son père était officier à l’armée. Ses professeurs soulignent son caractère ferme, un peu militaire ; homme de volonté et très dévoué ; ce n’est pas un grand intellectuel. Il signalent aussi qu’il est blasé, un peu fermé, un peu ‘sphinx’.

En septembre 1948, il part pour le ‘Ruanda-Urundi’, où il est nommé. Il commence à Nyanza, rejoint ensuite Kabgayi où il est chargé des écoles. Les nominations se suivent : Mibirizi, Kinoni, Nyundo et, en 1955, Makamba au Burundi, où il restera trois ans. Le régional explique que sa rudesse et ses sautes d’humeur avaient rendu impossible qu’il réussisse chez les Banyarwanda. Après son premier congé et la grande retraite à Mours, il retourne au Burundi, à Bururi, ensuite, après un conflit avec les moniteurs, à Kitwenge. Quelques mois plus tard nous le retrouvons à Giheta, où la population a failli le molester. Jacques retourne alors au Rwanda, à Byimana, où il reste près de trois ans. Suivent encore Rwankuba et Zaza avant son retour en Belgique. « Il peut être ours et agneau, écrit le père Severy, régional, mais il est beaucoup plus fréquemment ours  »… Le même régional ajoute que Jacques « a une passion pour tous les nouveaux livres et lit énormément ».

Arrivé en Belgique en octobre 1966, Jacques est nommé à Thy-le-Château, qui à ce moment fonctionne comme maison de retraite pour jeunes et pour ‘la propagande’. Il se dit heureux. Il évolue. Il donne des retraites. Le père Plessers note qu’il « est somme toute sympathique sous une écorce rude ». En juillet 1968, Jacques est nommé pour l’animation missionnaire à Bruxelles et au Brabant wallon. Il fréquente des groupes engagés pour le tiers-monde, prêche des retraites, accompagne des pèlerins à Lourdes et des jeunes au Maroc, donne un cours de recyclage sur saint Paul. Il est aumônier d’un groupe scout et d’un groupe de guides. Il collabore avec les animateurs d’autres instituts missionnaires et est en contact avec plusieurs paroisses.

Dans un rapport de février 1973 se trouve la première allusion à Teilhard de Chardin. En 1975 il suit plusieurs week-ends et une semaine internationale sur Teilhard en France. En 1977 il donne une conférence à Paris [bleu]‘Avec Paul et Teilhard, dire Christ aujourd’hui’[/bleu], qu’il conclut avec ces mots : « Disant avec Paul et interprétant avec Teilhard : « Et c’est bien pour cette cause que je me fatigue à lutter, avec son énergie qui agit en moi avec puissance » (Col.1,29). Dans un rapport de 1979 Jacques signale qu’il participe à des réunions de groupes ‘Teilhard de Chardin’ à Bruxelles, Lille et Paris. Dans ce qui est sans doute son premier témoignage sur Teilhard, Jacques écrit début 1980 : «  Il semble utile, dans une grande fidélité à l’Eglise, que certains s’attachent à bien connaître les écrits de Teilhard pour les partager avec des contemporains en recherche.  » Néanmoins, Teilhard devra encore attendre un peu. Après la session-retraite à Jérusalem en 1982, Jacques est nommé en janvier 1983 à la Maison Généralice pour le service de la bibliothèque. Il y travaillera jusqu’au mois de mai 1985.

De retour en Belgique, Jacques est officiellement nommé par l’archidiocèse au ‘Centre Copernic sciences-société’. Il fait alors partie de notre communauté de la rue Milcamps. Son contrat spécifie : « Ses connaissances concernant Teilhard de Chardin pourront être mises à profit pour organiser la documentation concernant ce thème et établir des relations, au nom du Centre, avec les organismes et centres existant en France et en Belgique  ». Jacques accepte en même temps d’aider comme vicaire la paroisse Sainte-Anne à Uccle. Malheureusement, au bout de trois ans à peine, le Centre Copernic est obligé de fermer, faute de locaux. Jacques perd son ‘emploi’, mais pas son enthousiasme pour Teilhard. Il multiplie, souvent avec le père Noir sj, les retraites, par exemple « [bleu] Prier avec saint Ignace et Teilhard de Chardin [/bleu] ». Entretemps Jacques est devenu membre du Conseil d’administration de l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin, dont le siège se trouve à Paris. Il collabore à plusieurs éditions de ou sur Teilhard, par exemple son « Journal intime  » en 2001. En 2004 Jacques publie le texte de la retraite qu’il a donnée à la Basilique du Sacré-Cœur de Paris pour l’Association des Amis de Teilhard de Chardin, intitulée « [bleu]8 parcours spirituels d’après les notes de retraites de Pierre Teilhard de Chardin [/bleu] ». Il publiera 6 autres parcours en 2008. Des paquets de notes seront encore envoyés à Paris…

Depuis 1995, Jacques demeurait dans notre communauté de la rue Tombeur. En juillet 2008, sa santé lui causant beaucoup de soucis – il se déplaçait de plus en plus difficilement -, il rejoignit le home médicalisé Saint-Joseph à Evere. Les derniers mois il perdait sérieusement la tête et on dut le transférer dans la section protégée ‘Clivia’, toujours à Evere.

Jacques pouvait être charmant et se couper en quatre pour rendre service. Ses écrits sur Teilhard révèlent sa foi solide et sa profonde spiritualité. Sa vie relationnelle a pourtant toujours été ombrageuse, même parfois violente. Toutes les personnes qui ont vécu avec Jacques en ont souffert. Et sans doute, lui le premier. N’est-ce pas pour cette raison qu’il a choisi pour son image-souvenir ce texte de Teilhard ? « [bleu]Pourquoi, ce soir, sentè-je l’angoisse pour tous ceux que j’aime, et que j’ai perdus ou qui vieillissent, ou qui sont loin ? Ai-je assez fait pour eux ?... Je vous les confie et donne, Seigneur. En Vous, rapprochez-nous et vivifiez-nous, tous[/bleu]. » (Notes de retraite, éditions du Seuil, 1954, p.113)

  La célébration liturgique d’adieu aura lieu le vendredi 21 octobre, à 10 h 15, dans la grande chapelle du home St-Joseph, rue de la Marne 89, à 1140 Evere, suivie de l’enterrement à Varsenare.
Apportez une aube et une étole blanche.
 

Après le service à Evere, une collation est prévue.

 
Jef Vleugels
 

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