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Noviciat à Bobo-Dioulasso
Depuis le 8 avril 2009, Gisela fait partie du groupe de sœurs qui encadrent les novices à Bobo. Elle y donne des cours aux jeunes et anime aussi des sessions dans les communautés ou maisons de formation d’autres instituts religieux. Elle nous décrit avec humour comment se met en route la vie communautaire d’un groupe de 16 jeunes novices bien dynamiques !
Cette année, notre maison est pleine à craquer. Tant mieux ! Car il s’agit d’une maison de formation. Depuis 2003, cette grande maison dans le quartier de Koko, à Bobo-Dioulasso, accueille les novices francophones des Soeurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. .
Actuellement, nous sommes une vingtaine de personnes : 4 soeurs et 16 novices. Une 17e novice se trouve encore en Tunisie, où elle termine son stage. Nous venons de trois continents et de huit pays différents. Les sœurs sont toutes de nationalités différentes ; les formatrices : une Espagnole et une Congolaise et deux sœurs ayant des activités tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, une Canadienne et une Allemande, toutes deux nées avant la deuxième guerre mondiale.
Quant aux novices, ce sont les Burundaises qui emportent, cette fois ci, la majorité : elles sont 6, tandis que les Congolaises sont 5, les Burkinabé, 4. Il y a aussi : une Tchadienne et une Albanaise, unique européenne parmi les jeunes.
Il y a de quoi apprendre l’interculturalité ! Cela commence à la cuisine et au réfectoire. Comme il n’y a pas de cuisinier, ce sont les novices qui préparent habituellement les repas. Parfois les sœurs y mettent aussi la main ! Quelle déception pour l’Européenne qui a prévu de bons œufs sur le plat et qui réalise que les Africaines n’arrivent pas à les avaler ! Cette déception pourra cependant la motiver à manger la sauce gluante qui accompagne la pâte de mil, sans faire ni commentaire, ni grimace. Peu à peu, les Congolaises s’habituent à « l’eau chaude des Blancs » (la soupe), tandis que les Burkinabé commencent à apprécier les feuilles de manioc et les Européennes à aimer « la boule » et l’« ugali ». Les chenilles et les éphémères, spécialités culinaires de la région, trouvent plus difficilement des amatrices. Le chocolat, par contre, correspond au goût de toutes.
Bien sûr, la différences des cultures ne se limite pas à la nourriture. L’une décore la chapelle avec une abondance de fleurs, à l’autre, suffit une seule rose. Les unes préfèrent une liturgie avec des plages de silence, les autres, veulent exprimer leur joie en dansant. Dans certaines cultures on affronte les conflits directement, tandis que dans d’autres on cherche des solutions indirectes. Pour les unes, c’est une vertu de refuser catégoriquement si on n’est pas capable de satisfaire une demande, tandis que d’autres ont appris, depuis leur tendre enfance, à ne jamais dire « non » directement. Ce que les unes considèrent pour une très grande valeur est moins important pour les autres. Les priorités ne sont pas non plus les mêmes partout !
Dans le climat interculturel du noviciat, les jeunes apprennent à relativiser, à reconnaître les richesses insoupçonnées des autres et leurs propres manques, à ne rien tenir pour un absolu, excepté Dieu et les personnes avec lesquelles Jésus s’identifie.
C’est une excellente préparation à la vie des SMNDA, car nous sommes appelées à quitter notre pays pour nous enraciner dans un pays, une culture, une langue qui ne sont pas les nôtres, pour suivre Celui qui s’est incarné dans notre monde pour le sauver.
En plus, le témoignage que nous pouvons donner en vivant une vraie unité dans la diversité, est important pour l’Afrique d’aujourd’hui, déchirée par les violences de toutes sortes.
C’est le dimanche soir que paix, unité et harmonie se manifestent parfois d’une manière remarquable chez nous. Les novices dansent et, à l’occasion, l’une ou l’autre soeur se joint à elles. Les autres regardent et c’est beau à voir : danses gracieuses ou comiques, danses expressives ou assouplissantes. C’est la communion dans le rythme et dans la joie de vivre.
Gisela Harte
Webmaster
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