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L A V I G E R I E . be
Burkina Faso

Les femmes se font entendre

in KBA - Foncaba, Karibu N° 161, p.20-25
vendredi 8 juillet 2016 par Webmaster

[marron]Dans le passé la femme n’était pas considérée dans la société burkinabé. C‘était la personne dont la tâche se situait au niveau du foyer : faire la cuisine pour la faille, nettoyer la maison, s’occuper des enfants et les éduquer. Elle ne participait pas aux réunions organisées dans le village. Elle était mise à l’écart. Aujourd’hui les choses ont changé. On a vu une évolution de la situation de la femme. Petit à petit elle a pu se tailler sa place au soleil. [bleu marine]Julien Sawadogo,[/bleu marine] secrétaire exécutif du PER (Projet Ecologie Reboisement) affirme que de nos jours la femme joue un rôle important et qu’elle joue un rôle incontournable dans la société.[/marron]

Actuellement il y a une grande évolution par rapport au passé, car la femme a de grandes responsabilités et a un rôle dans les différentes structures mises en place dans le village. La femme occupe des postes de secrétaire ou trésorière et autres au sein des organisations paysannes (les groupements, les coopératives, les associations) ou au sein des confédérations. La femme prend la parole lors des grandes réunions avec le grand public et défend ses propres intérêts et même ceux des hommes. Beaucoup de femmes sont devenues des alphabétiseuses et animatrices et ont pour rôle d’alphabétiser, de sensibiliser et de former la population afin qu’elle puisse sortir de l’analphabétisme et de l’ignorance et qu’elle puisse se prendre en charge dans les jours à venir.

Depuis l’année 1997, période à laquelle le PER a, avec le soutien de FONCABA, formé des alphabétiseuses et créé une vingtaine de centres d’alphabétisation, nous avons constaté une évolution dans la vie de la femme au Burkina Faso. Beaucoup de femmes ont été formées pour sortir de l’analphabétisme et de l’obscurantisme.

• La femme dans la politique.

Depuis des décennies, les femmes ont lutté pour le quota genre, pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Celles-ci représentent 52% de la population au Burkina Faso. Même s’il n’y a pas eu de femme élue présidente, on constate une évolution sur le plan politique. Des femmes sont élues députés, maires et ministres. D’autres occupent des postes importants dans l’administration. Au cours de cette année 2016, deux femmes ont eu à déposer leur candidature pour se faire élire présidente.

“Je suis très contente car grâce aux deux stagiaires du PER, je peux mesurer notre champ pour connaître sa superficie”.
Sawadogo Bibata, village de Nasséré
 

Dans notre pays, un ministère dénommé ministère de la promotion de la femme a été créé depuis les années 1997. Ce ministère a pour rôle principal de suivre les projets au profit des femmes mis en place par le gouvernement. Ce ministère, depuis sa création, a élaboré plusieurs plans d’action en vue d’augmenter les revenus des femmes mais également leur pouvoir sur tous les plans : économique, social, décisionnel, éducatif et politique. Ces actions témoignent de la volonté de l’Etat Burkinabé d’œuvrer dans le sens de la promotion de la femme et pour une égalité entre les sexes.

“Je suis très contente de pouvoir effectuer mon stage comme agent technique d’agriculture au PER. J’ai fait quatre mois de stage de juin à septembre 2015 et j’ai pu apprendre beaucoup dans les villages. Personnellement je suis satisfaite car j’ai pu apporter ma modeste contribution pour le progrès des communautés composées d’hommes et de femmes de la zone encadrée par le PER.”
Soré Sarata, village de Nasséré.
 

• La femme dans l’agriculture.

Grâce aux formations sur les techniques culturales dispensées aux femmes, le « zai » par exemple, on constate maintenant que ces dernières jouent un rôle considérable dans le domaine de l’agriculture durable. Elles accompagnent leurs maris aux champs dans les travaux champêtres.

“Je vends de la patate pour pouvoir aider la famille car nous ne devons pas laisser l’entretien de la famille uniquement à l’homme parce qu’il est le chef de famille”.
Ouedraogo Binta, village de Bilga, village de Nasséré.
 

Elles soutiennent leur mari dans la création du « zai » qui consiste à creuser des trous de 30 cm de large sur 30 cm de profondeur. Ce qui permet de retenir l’eau et d’éviter la sécheresse pendant deux semaines voire plus. Ensemble, avec leur mari, les femmes réalisent des compostières, aident au transport et à l’épandage du compost sur les champs. Ce qu’elles ont appris sur les techniques culturales et sur le reboisement, elles l’appliquent à leur retour au village. Ce qui fait que maintenant, malgré une pluviométrie capricieuse, il y a de très bons résultats. Bon nombre de ménages arrivent à récolter 5 à 6 charretiers à l’hectare au lieu de deux auparavant.
Grâce aux femmes certains ménages arrivent à mettre en place chaque année un compte d’exploitation. Avec celui-ci ces ménages arrivent à planifier leurs recettes et leurs dépenses à partir de leur récolte. Ainsi elles arrivent à bien gérer leur récolte.

• La femme dans la santé communautaire.

Avant l’arrivée des forages, les populations se contentaient en milieu rural de l’eau des puits et des mares. La consommation de cette eau n’était pas toujours sans dangers. Les femmes ont joué un rôle important dans la santé communautaire car elles avaient appris aux populations de filtrer l’eau avant de la boire.
Grâce aux formations reçues les femmes préparent la bouillie enrichie au profit des enfants ce qui permet d’éviter bien des maladies. Dans la zone d’intervention du PER, la population est devnue propre sur le plan corporel et vestimentaire.
Il y a également la lutte contre l’excision dont la réduction fait l’objet d’une lutte acharnée de la part des femmes leaders.

“Au moment de mon mariage, la femme n’avait pas la parole pour s’exprimet et même pour s’expliquer devant son mari. Actuellement, je vois qu’il y a une grande amélioration concernant la vie de la femme, car aujourd’hui on peut dire que la femme est égale à l’homme et il n’y a pas de différence. Par exemple, s’il y a une réunion dans le village on informe les femmes, si on veut créer un groupement ou une coopérative on implique les femmes. Avant, il n’y avait pas ces genres d’actions. Il n’y a plus de distinction entre hommes et femmes. Toutes les activités réalisées par les hommes sont également réalisées par les femmes. Au niveau des travaux champêtres, les femmes sont associées durant tout e processus à savoir la préparation du compost, le creusage du « zai », le labour et jusqu’à la récolte”.
Mariam Sawadogo, Nongsoum
 
  Julien Sawadogo, Kongoussi (Bam), Février 2016
in KBA-Foncaba, Karibu Nr 161

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