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L A V I G E R I E . be
BURUNDI

Le quotidien sans perspective d’avenir

Band n° 1/4 - 2015
lundi 30 mars 2015 par W. Trypsteen, M.Afr. , Webmaster

Des tensions sont palpables dans le pays.

[marron]Aujourd’hui on parle beaucoup du Burundi à cause des élections de 2015. Des tensions sont palpables dans le pays. Certains groupes organisés semblent vouloir déstabiliser le pays. D’autres affirment que le pouvoir actuel organise un verrouillage politique. Si rien n’est entrepris par le pouvoir, avec l’appui de toute la Communauté internationale, il est à craindre que ces élections risquent de ne pas se dérouler dans un climat apaisé.[/marron]

[marron]La population des honnêtes gens ne s’occupe pas tellement de la politique. Elle est confrontée à des problèmes de subsistance au sein de la société. Joachil11 Nzeyimana, géomètre, expert en construction, et sa famille, résidant dans la- région de Namur, ont passé 3 semaines de vacances en juillet et août dans leur pays. Ils ont circulé en provinces et y ont observé la vie quotidienne des Burundais et des Burundaises. Ils ont pris le temps d’écouter et relatent leurs observations dans le texte qui suit.[/marron]

“ON NE POURRA PAS MANGER CE SOIR”

Au Burundi, beaucoup de gens manquent du minimum vital et sont entraînés dans le cercle vicieux de la misère. Les plus vulnérables sont les enfants et les personnes âgées incapables de se prendre en charge.
La pauvreté n’a pas de frontières géographiques ni culturelles.[bleu] Elle se lit sur les visages[/bleu] des victimes et les signes observables sont l’état de santé, le contenu de l’assiette, le nombre de repas par jour, la tenue vestimentaire, l’habitat, l’éducation des enfants. « Je n’ai pas mangé depuis deux jours » (Joséphine], « Je suis malade mais je n’ai pas les moyens d’aller me faire soigner » (Joseph], « Mon enfant a été renvoyé de l’école faute du minerval » (Aline], « Mon voisin a été contraint de rester à l’hôpital parce qu’il n’a pas pu payer les frais d’hospitalisation » (Jean), « Nos maïs ont été volés au champ » (Marie-Louise).

LA SANTÉ EN DANGER

En ville ou en milieu rural, toute Burundaise ou tout Burundais n’a pas facilement accès aux services des soins de santé. La population est si pauvre qu’elle est dans l’incapacité de trouver les moyens de payer ses soins et les médicaments. Par ailleurs, il y a une insuffisance de centres de santé en plus d’une répartition géographique irrégulière. Il y a plus de centres de santé dans les centres urbains qu’en milieu rural. Les « investisseurs » s’installent plus en milieu urbain qu’en campagne. Il n’y a que l’Etat et quelques organisations non gouvernementales (ONG) qui s’intéressent à la population rurale. Le personnel aussi préfère exercer son métier de « soignant » en ville plutôt qu’en milieu rural. Concernant la couverture médicale, les fonctionnaires disposent d’une mutuelle leur donnant une réduction sur les médicaments auprès des pharmacies de la mutuelle si l’ordonnance a été délivrée par un médecin d’un hôpital public. Pour ce cas, la consultation est payante. Quant aux autres citoyens, pour bénéficier des soins gratuits, ils peuvent disposer d’une carte d’assurance-maladie pour laquelle ils doivent cotiser annuellement. Aujourd’hui, le pouvoir préconise les mutuelles. de santé comme stratégie durable d’assurance maladie .et les en- courage. Certaines mutuelles de santé se mettent en place. Il y a entre autre la MUNASA qui est déjà présente au Nord et au Centre du pays et qui va maintenant assurer également des services complémentaires’ d’agriculture et d’élevage pour garantir l’accès aux soins de santé de ses affilié-e-s

LA RECHERCHE DE L’ARGENT : UNE MALADIE CONTAGIEUSE

[bleu] « Les humains ne refusent jamais de pognon, c’est ce qui les sépare des autres animaux ». [/bleu] [mauve fonce]Seinfeld, série télévisée.[/mauve fonce]

« L’argent ne fait pas le bonheur ». Ce dicton semble être oublié au Burundi. La recherche de l’argent est devenue la préoccupation de tous. De l’intellectuel au paysan, du fonctionnaire à l’ouvrier, du commerçant au consommateur, de l’enfant au vieillard, en ville comme en campagne, tout le monde est à la recherche de l’argent. La manière de se procurer cet argent est autre affaire. Certains le gagnent de manière honnête et à la sueur de leur front. D’autres se le procurent malhonnêtement par le vol, la corruption et l’exploitation d’autrui. Des fonctionnaires vendent les services normalement réputés gratuits ; des commerçants vendent leur produit quel que soit son état et à la tête du client. Parce que le coût de la vie est devenu insupportable, certains paysans vendent leur lopin de terre à des nantis qui en profitent, et des enfants ou vieillards accrochent quiconque qui leur parait digne de générosité.
Cette chasse à l’argent est due d’une part à la pauvreté de beaucoup de Burundais, et d’autre part à la perte de certaines valeurs humaines telles que l’entraide ou la solidarité, et la gratuité du service rendu.

L’IMAGE DU POUVOIR POLITIQUE

Il ya des réalisations positives du pouvoir actuel qui sont appréciées par l’ensemble de la population, tant en milieu rural qu’en milieu urbain : l’éducation, la santé, les infrastructures. Le pouvoir est surtout bien perçu à l’intérieur pays. La population paysanne met en lu- mière les différentes réalisations. En milieu urbain, cette image du pouvoir change. C’est .en ville que se trouvent plus d’intellectuels qui analysent des faits et critiquent. Ils sont plus informés sur la situation politique du pays par les médias, les journaux ainsi que d’autres réseaux de communication (internet, télévision, radio,téléphone, ... ).
L’opposition est considérée par le pouvoir en place comme étant perturbatrice de la vie de la population. C’est pour cette raison qu’elle est énergiquement combattue. De la manière générale, les partis politiques de l’opposition sont considérés comme des groupes de gens qui empêchent le pouvoir en place de réaliser ses projets. Ils sont matraqués, contrôlés et interdits de réunion ou de rencontres. Quant à la société civile,
elle est également mal perçue. Des responsables de certaines associations relayent des faits imputés aux leaders des partis politiques.

UNE LIBERTÉ D’EXPRESSION AVEC UN BÉMOL

Au Burundi, il n’y a jamais eu autant de liberté d’expression qu’avec le pouvoir actuel, même si aujourd’hui, pour se protéger, il rogne à cette liberté.
Il y a des noms de politiciens presque « interdits » et des sujets sur lesquels il faut faire attention ! On doit surveiller son langage et surtout savoir avec qui on parle et sur quel sujet s’exprimer.
Malgré tout, chaque peuple a des valeurs qui doivent guider le droit d’expression de chaque personne en évitant de révolter la population. Il doit y avoir un code de déontologie professionnelle et l’exigence d’un minimum de son respect dans l’exercice de la profession. Nous pensons notamment aux journalistes et aux représentants de la société civile.

DES SECTES D’APPARTENANCE OU DE DÉPENDANCE

Bien qu’il y ait deux principales religions : le christianisme avec l’Eglise catholique et protestante et la religion musulmane, nous comptons plus d’une centaines de sectes qui cohabitent sur le territoire burundais. Cette multiplication des églises cause problème pour la croyance des Burundais. Ils sont manipulés, perturbés, car les personnes qui créent ces églises profitent de la pauvreté de la population. Pour attirer les fidèles, certains représentants d’églises préparent à manger et appellent la population pour un repas gratuit. La guerre civile a contribué à cette multiplication des églises car la population y trouvait un refuge et une occupation. Les fondateurs en ont profité.
Du point de vue croyances, des conflits naissent entre les églises. Chacune veut montrer que sa prédication est meilleure que l’autre. Chaque secte croit en Dieu à sa manière, d’où une certaine méfiance au sein des ces églises et par là même, entre les citoyens. Les conséquences de cette multiplication des Eglises avec les enseignements différents, provoquent une délinquance qui empêche une part de la population de s’organiser et de travailler pour les besoins quotidiens.

LE LIBERTINAGE

Le libertinage et la violence sexuelle existent bel et bien au Burundi. On entend que plusieurs jeunes filles (paysannes et lycéennes) sont violées. Cette sorte de libertinage a pour cause principale la pauvreté et le relâchement des parents quant à l’éducation des enfants.

DES INITIATIVES ENCOURAGEANTES

Actuellement, le Burundi traverse une situation économique et sociale difficile.

  • [bleu]Du point de vue économique[/bleu], certaines organisations non gouvernementales étrangères soutiennent des associations ou groupements locaux en matière d’agriculture et d’élevage.
  • [bleu]Au niveau agricole[/bleu], certaines associations travaillent ensemble pour produire des légumes et des pommes de terre.
  • [bleu]Du point de vue commercial,[/bleu] ces associations vendent les produits (récoltes) et partagent le bénéfice ; ce qui leur permet de trouver des moyen pour subvenir à d’autres besoins.
  • [bleu]Du point de vue social et culturel[/bleu], on constate une prolifération d’associations culturelles afin de promouvoir la culture burundaise.
D’après FONCABA Karibu n° 156 décembre 2014
 

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